Pour la dixième semaine consécutive, le nombre de demandeurs d’indemnités de chômage a augmenté, nouveau signe que le marché de l’emploi reste faible malgré d’autres indicateurs plus positifs que la récession pourrait avoir atteint son point bas.
Le nombre de nouveaux demandeurs d’emploi est en hausse (+652.000) par rapport au chiffre provisionnel annoncé la semaine précédente (+644.000), a indiqué le Département du Travail ce jeudi. Au total, les chômeurs seraient au nombre de 5,56 millions, ce qui est pire que les prévisions des économistes de 5,48 millions, un chiffre record pour la neuvième fois et le niveau le plus élevé depuis 1967.
Cette triste nouvelle est un indicateur parmi d’autres du marasme dans lequel l’économie américaine sombre depuis le début de cette année. Le Département du Commerce a indiqué jeudi que le PIB a reculé de 6,3 pour cent (rythme annualisé) au quatrième trimestre 2008, la pire performance de la plus grande économie mondiale depuis un quart de siècle, et un peu plus rapidement que la contraction de 6,2 pour cent estimée il y a un mois seulement.
Certains économistes estiment que le recul de l’économie continue au premier trimestre 2009, au rythme de 5 à 6 pour cent. Tout en restant faible par rapport au passé, cette performance est légèrement mieux que la fin de 2008.
D’autres attendent une baisse plus importante au premier trimestre 2009.
Après l’annonce la bourse américaine ne s’est pas affolée pour autant. Le Dow Jones est actuellement en hausse d’environ 65 points, et d’autres indices plus large sont en hausse également.
Face au chômage montant, aux prix immobiliers en chute libre et à la dépréciation de leur portefeuille de valeurs mobilières le consommateur américain dépense moins. Ces éléments ont poussé les employeurs à revoir leur production et leurs effectifs à la baisse. Toutes ses forces négatives se sont réunies dans un cercle vicieux qui ne fait qu’aggraver une récession qui entame sa deuxième année.
Le nombre de travailleurs recevant des indemnités de chômage pour plus d’une semaine a augmenté de plus de 100.000 quatre semaines sur les cinq dernières. Ceci est un signe que les travailleurs à la recherché d’un nouvel emploie après leur licenciement restent sans travail plus longtemps.
Dans ce contexte franchement morose, Le Président Obama est là pour répondre aux questions des internautes sur Le White House Townhall Website.
Quelques 92 932 personnes ont soumit 104 096 questions et on compte 3 606 272 votes sur ces même questions.
Les catégories montrent bien que les préoccupations des Américains sont celles de tout le monde, dans tous les pays: l'education, les valeurs immobilières, la réforme de notre système de santé et de soins, l'emploi, le budget, la stabilité financière, l'industrie de l'automobile, le sort des petites et moyennes entreprises, la retraite... et qui va payer tout ça?
Les gens autour de moi ont peur. Même s'ils ont toujours un job, le sentiment de précarité est grand et grandissant. On ressent aussi une rancoeur et une indignation à l'égard de ceux qui ont bénéficié de la largesse du gouvernement et donc de ses contribuables et qui n'ont pas su renoncer à leurs primes, pourtant censée être basée sur la performance - à savoir les résultats obtenus - de leur société et de leurs équipes. Les gens sont révoltés devant ces faits. Et c'est une bonne chose. C'est tout à fait anecdotique, certes, mais j'ai l'impression qu'il y a moins de frime autour de moi, moins de fierté à avoir et à apparaitre.
On sait bien que celà ne va pas durer. La récession aura une fin, la prospérité reviendra, les gens resortiront leur fric et leur appétit pour la frime. Les excès et l'égoisme referont surface. Mais leur absence a un côté salutaire. Ca fait du bien d'entendre - aux USA - le mot capitalisme dans le contexte de remise en question. Du jamais vu. Ce qui fait moins bien, beaucoup moins bien - et c'est aussi anecdotique - est le nombre de SDF autour de moi. Je les vois quand je promène Neko. Ils trient dans les poubelles, ont des chausseures sales et usées, sont mal rasés, ont le regard fuyant. Hier soir, au restaurant, un homme s'était assis au bar, pour attendre le bus. Il a demandé un verre d'eau, n'avait pas d'argent. Il a demandé aussi un job. Il avait un grand sac, un chapeau de capitaine sur la tête, ses ongles n'étaient pas propres. Le bus est passé pendant qu'il buvait son verre d'eau. Il courait après mais en vain. Je voulais faire quelque chose pour lui, mais quoi? Je fréquente ce restaurant, je ne voulais pas causer des ennuis aux filles qui y travaillent. Finalement, il est parti. Sans avoir mangé, sans avoir bu. Mais il n'a pas raté le deuxième bus.