Today was the big day. The 24 jury members selected to determine this year's Prix du Livre were announced. I missed it, of course, because it happened on France Inter between 7 and 10 am this morning (that would be between 11 pm and 2 am here in Seattle), but I watched the video on the website.
Unfortunately, my dream of one day being a member of the jury - selected from among the reading public who listen to France Inter, which is kind of like NPR, - was once again left unfulfilled. The thing is, you have to write a lettre de motivation in order to be considered, and I only think about doing this on the day the lucky winners are announced. I noticed one of the heureux élus is from Belgium, which suggests that all francophones, wherever they happen to live, may apply.
I love listening to the names as they are announced - 12 men and 12 women - along with the person's age, profession and domicile.
Among the women, the age range is 52 to 23. The oldest female member is a nurse and the youngest is a student. There is a police officer, two teachers, a college professor, a bank manager, an illustrator, a sales assistant, a researcher in microbiology, a director of an organization for the disabled and - my favorite - a truck driver. Only one is from Paris - the police officer - and only one lives outside France (the student, who is in Brussels); the others are from all over the place, from the town of Landudel in the Finistère (western tip of Brittany) to the city of Grenoble in the Isère (southeast, close to Italy).
As for the men, the age range is 62 to 27. Two men are 62, and both are retired. The 27 year old is in the science field. There's a games designer, a police officer, a teacher, a train station master, a civil servant (in maritime affairs), a couple of business owners (a communications and publishing company and an art film house), a history professor and an IT engineer. They too come from all over France.
And these are the books they will read and consider for the big door prize.
- Nous autres / Stéphane Audeguy (Gallimard)
- D’autres vies que la mienne / Emmanuel Carrère (P.O.L)
- Traques / Frédérique Clémençon (L’Olivier)
- Equatoria / Patrick Deville (Seuil)
- Zone / Mathias Enard (Actes Sud)
- Lacrimosa / Regis Jauffret (Gallimard)
- Trois Hommes seuls / Christian Oster (Minuit)
- Un Chien mort après lui / Jean Rolin (P.O.L)
- Un Chasseur de lions / Olivier Rolin (Seuil)
- Paris-Brest / Tanguy Viel (Minuit)
I have heard of a couple of these authors and read none of the books. What I like about this literary prize is that it is bestowed by a group of readers, selected on the basis of a letter they write about their relationship to books and reading. They are not authors or critics or professors of literature. They just love la chose littéraire; le mot imprimé.
Okay, next year I am going to submit my own letter. Better get started now. I'll pay my own way to Paris for the meeting.
jeudi 26 mars 2009
Les nouvelles ne sont pas bonnes
Pour la dixième semaine consécutive, le nombre de demandeurs d’indemnités de chômage a augmenté, nouveau signe que le marché de l’emploi reste faible malgré d’autres indicateurs plus positifs que la récession pourrait avoir atteint son point bas.
Le nombre de nouveaux demandeurs d’emploi est en hausse (+652.000) par rapport au chiffre provisionnel annoncé la semaine précédente (+644.000), a indiqué le Département du Travail ce jeudi. Au total, les chômeurs seraient au nombre de 5,56 millions, ce qui est pire que les prévisions des économistes de 5,48 millions, un chiffre record pour la neuvième fois et le niveau le plus élevé depuis 1967.
Cette triste nouvelle est un indicateur parmi d’autres du marasme dans lequel l’économie américaine sombre depuis le début de cette année. Le Département du Commerce a indiqué jeudi que le PIB a reculé de 6,3 pour cent (rythme annualisé) au quatrième trimestre 2008, la pire performance de la plus grande économie mondiale depuis un quart de siècle, et un peu plus rapidement que la contraction de 6,2 pour cent estimée il y a un mois seulement.
Certains économistes estiment que le recul de l’économie continue au premier trimestre 2009, au rythme de 5 à 6 pour cent. Tout en restant faible par rapport au passé, cette performance est légèrement mieux que la fin de 2008.
D’autres attendent une baisse plus importante au premier trimestre 2009.
Après l’annonce la bourse américaine ne s’est pas affolée pour autant. Le Dow Jones est actuellement en hausse d’environ 65 points, et d’autres indices plus large sont en hausse également.
Face au chômage montant, aux prix immobiliers en chute libre et à la dépréciation de leur portefeuille de valeurs mobilières le consommateur américain dépense moins. Ces éléments ont poussé les employeurs à revoir leur production et leurs effectifs à la baisse. Toutes ses forces négatives se sont réunies dans un cercle vicieux qui ne fait qu’aggraver une récession qui entame sa deuxième année.
Le nombre de travailleurs recevant des indemnités de chômage pour plus d’une semaine a augmenté de plus de 100.000 quatre semaines sur les cinq dernières. Ceci est un signe que les travailleurs à la recherché d’un nouvel emploie après leur licenciement restent sans travail plus longtemps.
Dans ce contexte franchement morose, Le Président Obama est là pour répondre aux questions des internautes sur Le White House Townhall Website.
Quelques 92 932 personnes ont soumit 104 096 questions et on compte 3 606 272 votes sur ces même questions.
Les catégories montrent bien que les préoccupations des Américains sont celles de tout le monde, dans tous les pays: l'education, les valeurs immobilières, la réforme de notre système de santé et de soins, l'emploi, le budget, la stabilité financière, l'industrie de l'automobile, le sort des petites et moyennes entreprises, la retraite... et qui va payer tout ça?
Les gens autour de moi ont peur. Même s'ils ont toujours un job, le sentiment de précarité est grand et grandissant. On ressent aussi une rancoeur et une indignation à l'égard de ceux qui ont bénéficié de la largesse du gouvernement et donc de ses contribuables et qui n'ont pas su renoncer à leurs primes, pourtant censée être basée sur la performance - à savoir les résultats obtenus - de leur société et de leurs équipes. Les gens sont révoltés devant ces faits. Et c'est une bonne chose. C'est tout à fait anecdotique, certes, mais j'ai l'impression qu'il y a moins de frime autour de moi, moins de fierté à avoir et à apparaitre.
On sait bien que celà ne va pas durer. La récession aura une fin, la prospérité reviendra, les gens resortiront leur fric et leur appétit pour la frime. Les excès et l'égoisme referont surface. Mais leur absence a un côté salutaire. Ca fait du bien d'entendre - aux USA - le mot capitalisme dans le contexte de remise en question. Du jamais vu. Ce qui fait moins bien, beaucoup moins bien - et c'est aussi anecdotique - est le nombre de SDF autour de moi. Je les vois quand je promène Neko. Ils trient dans les poubelles, ont des chausseures sales et usées, sont mal rasés, ont le regard fuyant. Hier soir, au restaurant, un homme s'était assis au bar, pour attendre le bus. Il a demandé un verre d'eau, n'avait pas d'argent. Il a demandé aussi un job. Il avait un grand sac, un chapeau de capitaine sur la tête, ses ongles n'étaient pas propres. Le bus est passé pendant qu'il buvait son verre d'eau. Il courait après mais en vain. Je voulais faire quelque chose pour lui, mais quoi? Je fréquente ce restaurant, je ne voulais pas causer des ennuis aux filles qui y travaillent. Finalement, il est parti. Sans avoir mangé, sans avoir bu. Mais il n'a pas raté le deuxième bus.
Le nombre de nouveaux demandeurs d’emploi est en hausse (+652.000) par rapport au chiffre provisionnel annoncé la semaine précédente (+644.000), a indiqué le Département du Travail ce jeudi. Au total, les chômeurs seraient au nombre de 5,56 millions, ce qui est pire que les prévisions des économistes de 5,48 millions, un chiffre record pour la neuvième fois et le niveau le plus élevé depuis 1967.
Cette triste nouvelle est un indicateur parmi d’autres du marasme dans lequel l’économie américaine sombre depuis le début de cette année. Le Département du Commerce a indiqué jeudi que le PIB a reculé de 6,3 pour cent (rythme annualisé) au quatrième trimestre 2008, la pire performance de la plus grande économie mondiale depuis un quart de siècle, et un peu plus rapidement que la contraction de 6,2 pour cent estimée il y a un mois seulement.
Certains économistes estiment que le recul de l’économie continue au premier trimestre 2009, au rythme de 5 à 6 pour cent. Tout en restant faible par rapport au passé, cette performance est légèrement mieux que la fin de 2008.
D’autres attendent une baisse plus importante au premier trimestre 2009.
Après l’annonce la bourse américaine ne s’est pas affolée pour autant. Le Dow Jones est actuellement en hausse d’environ 65 points, et d’autres indices plus large sont en hausse également.
Face au chômage montant, aux prix immobiliers en chute libre et à la dépréciation de leur portefeuille de valeurs mobilières le consommateur américain dépense moins. Ces éléments ont poussé les employeurs à revoir leur production et leurs effectifs à la baisse. Toutes ses forces négatives se sont réunies dans un cercle vicieux qui ne fait qu’aggraver une récession qui entame sa deuxième année.
Le nombre de travailleurs recevant des indemnités de chômage pour plus d’une semaine a augmenté de plus de 100.000 quatre semaines sur les cinq dernières. Ceci est un signe que les travailleurs à la recherché d’un nouvel emploie après leur licenciement restent sans travail plus longtemps.
Dans ce contexte franchement morose, Le Président Obama est là pour répondre aux questions des internautes sur Le White House Townhall Website.
Quelques 92 932 personnes ont soumit 104 096 questions et on compte 3 606 272 votes sur ces même questions.
Les catégories montrent bien que les préoccupations des Américains sont celles de tout le monde, dans tous les pays: l'education, les valeurs immobilières, la réforme de notre système de santé et de soins, l'emploi, le budget, la stabilité financière, l'industrie de l'automobile, le sort des petites et moyennes entreprises, la retraite... et qui va payer tout ça?
Les gens autour de moi ont peur. Même s'ils ont toujours un job, le sentiment de précarité est grand et grandissant. On ressent aussi une rancoeur et une indignation à l'égard de ceux qui ont bénéficié de la largesse du gouvernement et donc de ses contribuables et qui n'ont pas su renoncer à leurs primes, pourtant censée être basée sur la performance - à savoir les résultats obtenus - de leur société et de leurs équipes. Les gens sont révoltés devant ces faits. Et c'est une bonne chose. C'est tout à fait anecdotique, certes, mais j'ai l'impression qu'il y a moins de frime autour de moi, moins de fierté à avoir et à apparaitre.
On sait bien que celà ne va pas durer. La récession aura une fin, la prospérité reviendra, les gens resortiront leur fric et leur appétit pour la frime. Les excès et l'égoisme referont surface. Mais leur absence a un côté salutaire. Ca fait du bien d'entendre - aux USA - le mot capitalisme dans le contexte de remise en question. Du jamais vu. Ce qui fait moins bien, beaucoup moins bien - et c'est aussi anecdotique - est le nombre de SDF autour de moi. Je les vois quand je promène Neko. Ils trient dans les poubelles, ont des chausseures sales et usées, sont mal rasés, ont le regard fuyant. Hier soir, au restaurant, un homme s'était assis au bar, pour attendre le bus. Il a demandé un verre d'eau, n'avait pas d'argent. Il a demandé aussi un job. Il avait un grand sac, un chapeau de capitaine sur la tête, ses ongles n'étaient pas propres. Le bus est passé pendant qu'il buvait son verre d'eau. Il courait après mais en vain. Je voulais faire quelque chose pour lui, mais quoi? Je fréquente ce restaurant, je ne voulais pas causer des ennuis aux filles qui y travaillent. Finalement, il est parti. Sans avoir mangé, sans avoir bu. Mais il n'a pas raté le deuxième bus.
mercredi 25 mars 2009
What kind of idiot would feed corn cobs to a dog?
Neko had to see the vet this week. She has scratched her ear raw, which means she has mites and needs to have an industrial hose job followed by ear drops. The last time I had to adhere to this treatment I gave up because she would not let me near her. That the drops had to be refrigerated didn't help. Who likes ice cold drops in their ears?
So I told the vet no ice cold drops and she agreed, but only if I would give Neko a pill with steroids in it. Whatever. Neko has always shown a talent for fetching round objects and I see no reason why she should not have a career in professional baseball.
We have a new vet, a nice young woman who bought the practice from the old vet, who retired. He was pretty old. She asked me about Neko's diet, explaining that sometimes these repeated ear infections are skin rashes due to food or airborne allergies. So I had to explain that we feed Neko boiled meat (lamb and stew meat) or chicken because she refuses to eat canned dog food. What about just dry food, she asked. Clearly, she doesn't have a dog. I know the Nazi School of Tough Love requires owners to treat their pets like merciless killing machines that live to be a hundred, but I just can't do it. Neko loves her boiled vittles and she shall have them.
An article online caught my eye today. It was about animal myths. Like, you should never give a dog people food. Luckily, this is not true. Neither is it encouraged. Helpfully, the article listed the foods owners should never give their dogs - because they are toxic. Many are no brainers; who would ever give a dog alcohol? I can't imagine offering Neko a sip of wine. And everyone knows, or ought to, that chocolate is verboten.
Here's the list.
Chocolate
Onions
Grapes
Raisins.
Yeast dough
Alcohol
Tobacco
Marijuana
Moldy or spoiled food
Wild mushrooms
Large amounts of raw fish
Potato, rhubarb or tomato leaves
Large amounts of raw liver
Large numbers of macadamia nuts
Fruit pits
Corn cobs
Am I to understand that there are people who would feed fruit pits or corn cobs to a dog? What about "moldy or spoiled food"? Do some people think their dogs are living, breathing garbage cans?
One more I don't have time to read
Le Grand Pari(s)
I have a folder of favorite blogs in French and English. Unfortunately, there are so many that most go unread for days and even weeks at a time. Today, I happened to see one in the long list that I didn't even remember: franco american. In fact, it is a blog written by a French journalist named Clementine Gallot who lives in New York. She writes in French and English and has some great photos taken in New Orleans by a photo journalist she was working with.
And I noticed that back in January she mentioned that a French version of slate.com was in the process of going online. So I checked it out. Jean-Marie Colombani, who used to be the head of the Le Monde group, has started this venture with a dozen journalists.
In fact, many of the articles are translated into French from the English-language version of slate. This content doesn't interest me too much. The section on France, naturally, contains many articles in VF. For example, I just found out about a grand project to modernize Paris, which includes incorporating a few banlieues limitrophes, like Aubervilliers, Seine-Saint-Denis... 91, 92, 93, 94, if you see what I mean. I don't know if this is because Paris is encroaching on these burbs or because they are encroaching on Paris. But it seems like a strange project. Ten teams of architects are working with Le Président to imagine this enlargement of the French capital. What will this change for the people who live in 91, 92, 93 and 94? I can't get my mind around what this means. There is such a strong demarcation between the city of Paris and its grande banlieu, and it isn't just physical.
More later. I am trying to find more details and they are lacking. I want to know who the architects are: Nouvel? Portzamparc? Non-Frenchies? Rem Koolhaus? I.M. Pei, who did les Pyramides du Louvre? A friend of mine was sent over from New York to work on that project. She told me that Pei's employees called him "I no pay". The privilege of working for the man from Shanghai was supposed to be enough to compensate for the humiliation of having to live with your parents.
lundi 23 mars 2009
Happy anniversary
At the White Center wedding chapel, after the ceremony.
Yesterday was our wedding anniversary. Two years ago, the weather was equally bad when we showed up at the little purple chapel in White Center (Myers Way) and had ourselves a little wedding ceremony. High school best friends were our witnesses. It was simple. It was fun. And it was funny.
(To be continued)
mercredi 18 mars 2009
Why don't I go to spas more often?
I almost titled this "Why I don't go to spas more often," since the reasons are numerous and obvious:
1. It's too expensive. A hundred and twenty bucks for a massage.
2. I don't have time. Including transportation, getting lost and looking for parking, my trip to the spa for a one hour massage took 3 hours.
3. It is habit-forming. And habits can be costly (see 1 and 2) if you accept the premise that time is money.
When I lived in France, I often went to spas for extended treatments. I like the formula there: although day spas exist, especially in Paris, the norm is to take a week or two off from work and bunk down at a spa. Four treatments a day (more if you want to pay more), alternating morning and afternoon. You basically live in a bathrobe and flip flops, and spend lots of time drinking bottled water and peeing.
The treatments make you feel exhausted for some reason, but in a good way. There are two basic kinds of spas: those that offer treatments based on sea water (thalassothérapie) and those that offer treatments in a mountain or resort setting away from the sea. This is hydrothérapie, since such spas are located near natural underground springs whose water is reputed to have therapeutic qualities. Examples are Caudalie, in Bordeaux; Avène, in the Hérault; and La Roche Posay, in Vendée. I have visited them all and loved them all. But having been introduced to the concept by the saltwater variety, I always feel that these spas lack something huge, like the ocean.
My favorite place for thalassothérapie is in St Malo, France. The treatment center is attached to a marvelous old hotel called Le Grand Hôtel des Thermes, which is located on the beach. It was built around the turn of the century. It has a quiet room that is glassed in and faces the sea. The quiet room is filled with "transats," which is the French term for what we call a "chaise lounge" in English. Did someone make this up because it sounds vaguely French? Anyway, in French it would be chaise (chair) longue (long).
People go into this quiet room between treatments to rest. As I said, these treatments, which consist of you doing nothing while someone massages you, wraps you in seaweed, or sprays you with a hose, are exhausting. You need to lie down and stare at the sea through the glass wall. I used to try and read, but it was impossible. Your brain shuts down and forces you to do nothing but stare at the horizon and imagine centuries of sailors, lost at sea. Or the amazing creatures that lie beyond the mind's eye, under the sea. Or an octopus's garden. Or Jacques Cousteau's expeditions. Or a perfect storm. Aquatic thoughts.
Another fun thing to do between treatments is lounge in the indoor pool (glassed in as well, so you see the sky as you float), which is filled with heated salt water. There is nothing better than that. Because of the salt content, you are more buoyant than in a regular old pool. You try and swim, do laps or flutter with a kickboard, but soon give up. It is way more satisfying to tread water, float on your back, watch the clouds go by, and dream of your next fabulous meal in the restaurant gastronomique.
Finally, you can visit the parcours aquatique, which is a labarythine water course filled with levels and fountains and underwater spray jets. Everyone lumbers around like friendly, mellow water buffalo or hippos after a hard day in the trenches. There is something soothing about the constant sound of water trickling.
This is just a brief introduction to thalassopthérapie. Writing about it has relaxed me to the point that trying to work seems like a pitiful exercise in futility.
lundi 9 mars 2009
Entre les murs : un très bon film sur la mondialisation et ses mécontents
Ce film français, réalisé par Laurent Cantet, le metteur en scène d’un film très remarqué sorti en 2003, Ressources Humaines, a été primé aux Oscars cette année. Après avoir décroché la Palme d’or au Festival de Cannes en 2008.
C’est le genre de film que seuls les français savent faire. Un film intime, presqu’en huit clos, sans musique de fond, sans beaucoup de scènes d’action. Que des paroles, ou presque.
Tiré d’un livre autobiographique écrit par François Bégaudeau, qui tient le rôle principal, Entre les murs nous montre – sans trop d’intermédiation – la vie professionnelle d’un prof de collège. Le collège se situe dans Paris, et non pas en banlieue, mais dans le 20ème, un quartier difficile qui en termes d’ambiance, pourrait être dans une cité de banlieue. D’ailleurs, les élèves de François appellent leur quartier ainsi.
En regardant ce film, j’ai vécu deux heures de stresse en boucle. On a l’impression que, à tout moment, les choses peuvent déborder dans cette classe pour finir dans la violence et la haine.
D’abord la haine raciale. Ces jeunes sont d’origines très diverses. Quelques français de souche, comme on dit, et beaucoup d’immigrés. Maliens, Marocains, Guadeloupéens, Chinois… Esméralda, Souleymane, Wey, Rachid. On est loin de mon dernier quartier de Paris, le huitième, avec ses enfants bien sapés et polis, qui s’appellent Sixtine (mais oui, je vous assure), Gaspard, Garance, Hortensia.
Comment apprendre le français à ces enfants ? A quoi ça sert à ces enfants ? Ce que j’aime dans ce film est sa façon de montrer le vrai « melting pot » qui est la France d’aujourd’hui, avec sa clash de cultures, de langues et d’attitudes. On voit un prof (un autre) piquer une crise à cause d’une classe ingérable, et à force de passer du temps avec François devant ses élèves, on comprend bien comment ceci peut se produire. Et on s’étonne que ce ne soit pas plus fréquent.
A la fin du film, François demande à ses élèves ce qu’ils ont appris en quatrième. Ca m’a fait penser à la mission impossible de l’école : de transmettre le savoir, d’éduquer les jeunes, de les préparer pour la vie adulte. Mais comment faire dans une classe, avec les individus si différents et par moment si indifférents… Les élèves charrient le prof un jour car touts ses exemples de phrase ont pour sujet un dénommé « Bill ». Pourquoi toujours un nom de blanc, demande une fille, l’insolente Esméralda. Pourquoi pas un nom africain ou chinois? Bonne question quand tes élèves s’appellent Khoumba, Souleymane, Wey… Cette même fille, qui est représentante de classe et qui en tant que telle fout la merde un jour, donne la réponse la plus étonnante à la question : qu’avez-vous appris cette année. Il se trouve qu’elle n’a rien appris à l école. A bon ? Tu n’as pas lu un seul livre intéressant ? Si, dit elle, mais pas à l’école. J’ai lu La République. De Platon ? répond François, visiblement surpris. Oui, elle répond. Mais comment ça ? C’est un livre de ma grande sœur. Ah, elle étudie la philo ? Non. Mais quoi, alors. Le droit, dit elle, fière. En entendant sa réponse, j’ai ressenti une petite bouffée d’espoir. Est-ce notre système éducatif va mal ? Oui, sans doute. Mais…. Ce n’est pas si grave que ça. Je plains tous ces blancs dans mon pays – oui, il faut le dire comme ça – et tous ces gens qui, de par leur ascension sociale peuvent se permettre de caser leurs enfants dans les écoles privées….car en réalité, elles sont privées de cette richesse née de la mondialisation, de la diversité, de l’immigration.
vendredi 6 mars 2009
Here's one for Neko, from Neko
A great song, by a great artist from Tacoma, Washington, with a magical voice and a tenor guitar.
My beloved doggie, also from Tacoma, is named after her.
Cast of characters
If I Only Had A Brain
I could wile away the hours
Conferrin' with the flowers
Consultin' with the rain
And my head I'd be scratchin'
While my thoughts were busy hatchin'
If I only had a brain
I'd unravel any riddle
For any individ'le
In trouble or in pain
With the thoughts you'd be thinkin'
You could be another Lincoln
If you only had a brain
Oh, I would tell you why
The ocean's near the shore
I could think of things I never thunk before
And then I'd sit and think some more
I would not be just a nuffin'
My head all full of stuffin'
My heart all full of pain
I would dance and be merry
Life would be a ding-a-derry
If I only had a brain
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